Top départ du marathon 2022 des jumeaux vénitiens : une présidence française sous influence ?

0 0 votes
Évaluation de l'article

Nous profitons de ce top départ du marathon pour vous souhaiter nos meilleurs voeux, que 2022 soit source d’inspirations pour un meilleur impact du lobbying-plaidoyer tant à l’échelon français qu’européen. La trêve des confiseurs n’a pas donné de répit aux jumeaux vénitiens dont le marathon présidence française du Conseil de l’UE et élections présidentielles a officiellement commencé.

Présidence française de l'Union européenne PFUE

En parlant d’Europe… L’ONG Corporate Europe Observatory et l’Observatoire des multinationales publient un rapport sur les liens entre le gouvernement français et les grandes entreprises.

Une présidence française sous « l’influence » des « lobbies » ? Alors que la France a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne (PFUE) le 1er janvier dernier pour six mois, l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) et l’Observatoire des multinationales, ont publié, lundi 20 décembre, un rapport sur les liens entre le gouvernement français et les grandes entreprises.

Dans ce document de 58 pages, les deux organisations mettent en garde contre des « liaisons dangereuses » entre le secteur privé et le secteur public. Elles redoutent l’intrusion d’intérêts privés dans la décision publique à Bruxelles, alors que vont se négocier, en 2022, « plusieurs législations cruciales pour l’avenir de l’Europe » notamment sur les dossiers environnementaux.

En effet, alors qu’une première bataille française semble gagnée avec l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie comme « investissements verts » de transition, après plusieurs mois de tergiversation et d’influence diplomatique, d’autres dossiers environnementaux feront l’objet d’une influence déterminante dans le cadre de la PFUE, tel que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, l’initiative produits durables, la finalisation du règlement batteries, la proposition législative sur la déforestation ou encore la révision de la directive sur la protection de l’environnement par le droit pénal.

Dans cette perspective, tel que souligné par Le Monde, le rapport des ONGs estime que les priorités du gouvernement français pour l’UE sont biaisées, d’autant plus que cette présidence française va interférer sur la campagne pour l’élection présidentielle pouvant dès lors être un facteur aggravant : « Que défendra la France au Conseil de l’UE, interrogent le CEO et l’Observatoire des multinationales, l’intérêt public français et européen ? Les intérêts privés des grandes entreprises françaises et du monde des affaires en général ? Ou le seul intérêt politique d’Emmanuel Macron ? » Les grandes entreprises et leurs lobbies ne sauraient capturer des politiques européennes ou amoindrir le débat démocratique, plaident ces associations.

Cette analyse des ONGs intervient dans un contexte où la présidence française a annoncé un partenariat avec Renault et Stellantis pour financer sa présidence. Ce choix de partenaire est critiqué par des associations et par le lobby des lobbies à Bruxelles puisque la France n’a pas eu recours à un appel d’offres. Par ailleurs, comme le souligne la chronique « Sponsors et mécènes : quand des grands groupes privés financent la présidence du Conseil de l’Union européenne » diffusé sur France Inter le 18 décembre dernier, les deux constructeurs automobiles sélectionnés ont été mis en examen pour « tromperie » dans l’affaire du Dieselgate.

Ce type de fonctionnement, utilisé par de nombreuses présidences, est dénoncé par des associations et des organisations non gouvernementales, qui estiment qu’un rapprochement entre multinationales et États membres pourrait conduire à des conflits d’intérêt. Des associations comme Foodwatch avait notamment dénoncé le partenariat officiel entre la présidence de la Roumanie en 2019 et la multinationale Coca-Cola, alors même qu’un débat était en cours pour la mise en place d’un système d’étiquetage nutritionnel indépendant des entreprises de l’agroalimentaire, projet auquel s’opposait le fabricant de sodas.

Une année 2022 qui commence avec des actualités majeures à suivre en termes de plaidoyer et de lobbying !

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Commenter dans la marge
Voir toute la discussion
0
Vous avez des remarques ? Vous pouvez lancer la discussion 💬 x
()
x